Saturday, March 24, 2007

L’alimentation éthique: le bio, le commerce équitable et les circuits courts

Lu dans "Courrier International", cet article paru dans "The Economist" sur l'alimentation éthique est très intéressant.

En relation direct avec le thème de mon stage chez WWF en Chine, l'article présente les tendances actuelles de l'alimentation éthique. La trame de fond, c'est de comparer le vote de l'urne avec celui du "chariot de supermarché". "Peut-on changer le monde en faisant ses courses?" En conclusion, l'article dit qu'il faut faire les deux, et que l'action politique traditionelle "a bien plus de chances d'influer". Entre temps, de nombreuses critiques à l'alimentation éthique est fourni aux lecteurs.

Je trouve que cela illustre bien la complexité de ces problématiques environnementales, celle que doit affronter notre société de consommation.

------------- Article:
Le chariot de supermarché aurait-il détrôné l’urne ? Dans la plupart des pays développés, le taux de participation électorale recule depuis plusieurs décennies et, dans le même temps, les ventes d’aliments bio, issus du commerce équitable ou produits localement, connaissent une croissance rapide. Grâce à ces produits, les consommateurs ont la possibilité d’exprimer leurs opinions politiques – souci de l’environnement ou soutien aux agriculteurs du Sud – à chaque fois qu’ils font leurs courses. Et ils ne s’en privent pas, constate Marion Nestle, nutritionniste à l’université de New York et auteur de Food Politics (2002) et de What to Eat (2006).
“Quand je parle avec les gens, explique-t-elle, ils expriment tous un même sentiment d’impuissance face au réchauffement de la planète ou aux inégalités entre riches et pauvres. Mais, quand ils remplissent leur chariot, ils peuvent agir, faire des choix, envoyer un message clair.”

Les militants du mouvement des “consommacteurs” confirment. Avant l’apparition des labels bio et éthiques, “la seule façon d’accomplir un geste politique à travers son acte d’achat, c’était le boycottage”, note Ian Bretman, de Fairtrade Labelling Organisations (FLO) International, organisme international de certification du commerce équitable. Aujourd’hui, on milite en consommant, et non en ne consommant pas – ce qui a bien plus de chances de produire des résultats. “Cela permet d’établir des relations constructives avec les entreprises, assure M. Bretman. Ce n’est pas en les boycottant ou en les diabolisant que vous les amènerez à s’asseoir autour d’une table.”
Les consommateurs ont plus de pouvoir qu’ils ne l’imaginent, assure Chris Wille, de la Rainforest Alliance (RA), une association de protection et de conservation des écosystèmes, qui certifie toutes sortes de producteurs.
“Ils sont au bout de la chaîne de distribution, et ils ont vraiment le pouvoir de faire remonter leur message. Si ce message est suffisamment martelé, ils peuvent faire changer certaines pratiques. C’est ce que nous constatons sur le terrain.”

Le secteur de l’alimentation bio, avec un chiffre d’affaires de 30 milliards de dollars, “a été créé par des consommateurs qui votent avec leurs porte-monnaie”, souligne Michael Pollan, auteur de The Omnivore’s Dilemma (2006), l’un des nombreux livres consacrés récemment à ce que l’on appelle le “consumérisme politique”. Normalement, explique-t-il, on fait la distinction entre le comportement des citoyens, censément soucieux du bien-être de la société, et celui des consommateurs, supposés égoïstes. Or, par ses choix alimentaires, le consommateur peut également agir en citoyen.
Il n’y existe pas une seule définition de ce qu’est l’agriculture “biologique”, mais elle suppose en général un usage très restrictif des pesticides et engrais de synthèse, ainsi qu’une interdiction des OGM. Peter Melchett, de la Soil Association, principale organisation de défense des intérêts du secteur bio en Grande-Bretagne, souligne qu’aujourd’hui les Britanniques invoquent davantage la protection de l’environnement que les bienfaits pour la santé comme raison de consommer bio.

Le fait que l’agriculture bio soit meilleure pour l’environnement ne fait pourtant pas l’unanimité. Père de la “révolution verte”, Prix Nobel de la paix et ardent défenseur de l’utilisation des engrais chimiques en vue d’accroître les rendements, Norman Borlaug est peut-être le plus éminent détracteur de l’agriculture bio. L’idée qu’elle soit plus respectueuse de l’environnement est à ses yeux “ridicule”. En effet, elle assure des rendements moindres et nécessite donc davantage de terres cultivées pour produire la même quantité d’aliments. Grâce aux engrais de synthèse, rappelle M. Borlaug, la production céréalière mondiale a triplé entre 1950 et 2000, tandis que les surfaces cultivées n’augmentaient que de 10 %. Si l’on avait utilisé des techniques traditionnelles comme la rotation des cultures ou la fertilisation au compost et au fumier, il aurait fallu tripler les surfaces cultivées. Plus on pratique l’agriculture intensive, fait valoir M. Borlaug, plus on préserve la forêt tropicale humide.
Qu’en est-il de l’affirmation selon laquelle l’agriculture bio est plus économe en énergie ? Peter Melchett note que l’engrais chimique utilisé dans l’agriculture conventionnelle est fabriqué à partir de gaz naturel, une “énergie non durable par excellence”. Mais Anthony Trewavas, biochimiste à l’université d’Edimbourg, rétorque que l’agriculture bio nécessite plus d’énergie à la tonne de nourriture produite, du fait que les rendements sont plus faibles et que les mauvaises herbes sont éliminées par labour. M. Pollan, lui, note que seul un cinquième de l’énergie nécessaire à la production alimentaire tout au long de la filière est consommé par l’exploitation : le reste est englouti par le transport et la transformation.

La forme d’agriculture la plus respectueuse de l’environnement semble être l’utilisation de techniques culturales sans labour, où l’on sème directement sur une couverture végétale, et où l’on fait un usage mesuré des herbicides. Cette technique s’accommode mal des méthodes de culture biologique (même si certains chercheurs essaient d’y parvenir). Respecter au pied de la lettre certaines règles quelque peu arbitraires de l’agriculture bio – utiliser du cuivre comme fongicide bio, sous prétexte qu’il est d’emploi traditionnel, par exemple – peut en fait retarder l’adoption de techniques agricoles plus écologiques. Malheureusement, le consommateur ne trouvera aucun produit labélisé “culture sans labour” – du moins pas pour l’instant.

Quant au commerce équitable
, il a pour but de remédier à “l’injustice des bas prix” en garantissant aux producteurs un prix équitable, “même quand le marché conventionnel ne l’est pas”, peut-on lire sur le site de FLO International (www.fairtrade.net). En somme, cela revient à payer les producteurs un prix “commerce équitable” supérieur au cours du marché, à condition qu’ils respectent une série de normes en matière de conditions de travail et de production. Dans le cas du café, les producteurs agréés commerce équitable perçoivent au minimum 1,26 dollar la livre, ou 0,05 dollar ­au-dessus du prix du marché si celui-ci dépasse ce seuil. Les producteurs reçoivent également une prime de développement, qui sert à financer des projets communautaires [construction d’un dispensaire, d’une école, achat d’équipement, diversification de la production, etc.].
Le marché des produits équitables est bien plus réduit que celui du bio, mais sa croissance est nettement plus rapide : il a gagné 37 % en 2005, pour atteindre 1,1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Qui trouverait à y redire ?
Les économistes, pour commencer. L’argument économique classique contre le commerce équitable est le suivant : le bas prix de produits de base comme le café est dû à la surproduction et devrait être un signal incitant les producteurs à passer à d’autres cultures. Leur payer un prix minimum garanti – ce qui revient à leur verser une subvention – ne les incite pas à se diversifier. En faisant monter le prix moyen payé pour le café, cela encourage de nouveaux producteurs à entrer sur ce marché, ce qui tire le cours du café non équitable encore un peu plus vers le bas, d’où un appauvrissement de ses producteurs. Pour Tim Harford, auteur de The Undercover Economist (2005), le commerce équitable ne s’attaque pas au vrai problème, qui est que l’on produit trop de café.

M. Bretman, de FLO International, récuse cette analyse. Dans la pratique, assure-t-il, les agriculteurs n’ont pas les moyens de se diversifier quand les prix chutent. Les producteurs “équitables”, en revanche, peuvent utiliser la prime de développement qu’ils perçoivent pour investir, et ainsi élargir leur gamme de produits.
Garantir un prix minimum signifie aussi qu’il n’y a pas d’incitation à améliorer le produit, se plaignent les buveurs de café, qui jugent très variable la qualité des moutures équitables. La Rainforest Alliance fait les choses autrement. Elle ne garantit pas un prix minimum, mais offre des formations, des conseils et un meilleur accès au crédit.
“Nous voulons que les producteurs prennent leur destin en main, qu’ils apprennent à commercialiser leurs produits sur des marchés mondialisés très concurrentiels, afin qu’ils ne soient pas tributaires de telle ou telle ONG”, explique M. Wille.

Mais l’argument le plus convaincant est sans doute que le commerce équitable ne permet pas de faire parvenir efficacement l’argent aux petits producteurs du Sud. Les distributeurs ajoutent leur propre marge, considérable, aux produits équitables, faisant croire aux consommateurs que le surcoût qu’ils paient est intégralement reversé aux producteurs. M. Harford calcule que seuls 10 % du surcoût d’une tasse de café équitable leur reviennent effectivement. Le café équitable, dit-il, de même que les produits bio vendus en supermarché, permet surtout à la grande distribution de repérer les clients disposés à payer plus cher.

Comme le bio, le commerce équitable est critiqué à la fois de l’extérieur, par ceux qui pensent qu’il se fourvoie, et de l’intérieur, par ceux qui pensent qu’il a vendu son âme au diable. Ainsi, le lancement par ­le géant de l’agroalimentaire Nestlé de Partners Blend, un café instantané issu du commerce équitable, a convaincu certains militants que leur mouvement s’inclinait devant le big ­business. Nestlé, qui commercialise plus de 8 000 produits non équitables, est accusé d’exploiter le label Fairtrade pour améliorer son image tout en poursuivant ses activités habituelles. M. Bretman, de FLO International, n’est pas de cet avis. “Nous avons estimé qu’il serait irresponsable de notre part de ne pas saisir une occasion d’aider des centaines, voire des milliers d’agriculteurs, affirme-t-il. Pour gagner la bataille, nous devons rallier les grands groupes à nos idées.”
En outre, c’est ainsi que le changement se produit géné­­­ralement, note M. Pollan, auteur d’un livre sur le consumérisme politique : les grandes entreprises s’approprient le mouvement et évoluent dans la foulée. Ce qui “oblige les consommateurs à explorer chaque fois de nouveaux territoires”. Et il semble qu’ils s’orientent désormais vers les circuits courts de distribution des produits alimentaires.

“Le circuit court, c’est le nouveau bio” : tel est, depuis un an ou deux, le slogan officieux du mouvement en faveur des produits locaux. L’essor du “big bio”, la production à grande échelle de produits biologiques pour répondre à une demande croissante, a entraîné une réaction de rejet, certains estimant que l’agriculture biologique a perdu son âme.
Cela explique en partie l’intérêt que suscitent les produits alimentaires achetés aux agriculteurs locaux, soit directement, soit sur des marchés de producteurs. C’est aussi la raison pour laquelle les tenants des circuits courts ont repris le flambeau du militantisme alimentaire. Les produits locaux n’ont pas à être bio, et acheter directement aux petits exploitants court-circuite les systèmes de production et de distribution classiques, comme le faisait le bio à ses débuts. Résultat, les circuits courts semblent à l’abri de la production à grande échelle ou d’une récupération par les géants de l’agroalimentaire. Le bio était un moyen pour les consommateurs de “protester contre les grands groupes, et, désormais, les circuits courts en sont un autre”, explique M. Pollan.
En achetant directement au producteur, on est sûr qu’il perçoit un prix juste, sans intermédiaires qui se sucrent au passage. Par ailleurs, la production locale n’est pas acheminée depuis l’autre bout du pays (ou de la planète), si bien qu’elle est plus écologique. Ainsi, les circuits courts séduisent à la fois les écologistes, les lobbys agricoles, les militants altermondialistes et les consommateurs qui souhaitent être mieux informés de la provenance de ce qu’ils mangent.
De toute évidence, entre un produit cultivé localement et un même produit acheminé depuis un pays lointain, il est logique de préférer le premier. Mais on peut rarement faire des comparaisons aussi simples. Car réduire au minimum les kilomètres alimentaires [la distance que parcourt la nourriture entre l’endroit d’où elle provient et l’assiette du consommateur] n’est pas toujours le meilleur choix en termes d’impact pour l’environnement.
La notion même de “kilomètre alimentaire” est trompeuse, si l’on en croit un rapport publié par le ministère de l’Environnement et de l’Agriculture britannique. Un kilomètre parcouru par un gros camion rempli de denrées alimentaires, ce n’est pas la même chose qu’un kilomètre parcouru par un 4 x 4 transportant un sac de salade. C’est pourquoi, explique Paul Watkiss, l’un des auteurs du rapport britannique, il est plus judicieux de raisonner en termes de kilomètres par véhicule alimentaire (la distance parcourue par des véhicules transportant des denrées alimentaires) et de kilomètres par tonne alimentaire (ce qui prend en compte le volume transporté).

Le rapport du ministère, qui analyse l’approvisionnement alimentaire du Royaume-Uni, bouscule certaines idées reçues. On y apprend qu’il est moins nocif pour l’environnement, par exemple, de faire venir des tomates par camion d’Espagne en hiver que de les cultiver sous serre chauffée en Grande-Bretagne. Il en ressort également que la moitié des kilomètres parcourus par véhicule alimentaire en Grande-Bretagne sont des allers-retours au supermarché en ­voiture. Chaque trajet est bref, mais il y en a des millions chaque jour. Autre découverte étonnante : une généralisation des circuits courts – au détriment de l’approvisionnement dans les supermarchés, avec leurs entrepôts, leurs filières de distribution rationalisées et leurs grands camions chargés à bloc – pourrait accroître le nombre de kilomètres parcourus par des véhicules alimentaires à l’échelon local. En effet, les produits seraient transportés dans un plus grand nombre de petits véhicules, moins rationnellement chargés.
Une étude menée par l’université Lincoln, en Nouvelle-Zélande, révèle que produire dans ce pays des produits laitiers, de l’agneau, des pommes ou des oignons pour les exporter vers la Grande-Bretagne consomme globalement moins d’énergie que de les produire en Grande-Bretagne (en Nouvelle-Zélande, la production et la transformation sont bien moins gourmandes en énergie). Et même si acheminer des aliments par avion des pays en développement se traduit par davantage d’émissions de CO2, il faut aussi tenir compte de l’impulsion donnée au commerce et au développement.
Il y a des tendances protectionnistes et anticapitalistes chez les partisans des circuits courts, juge Gareth Edwards-Jones, de l’université du pays de Galles. Les lobbys agricoles peuvent ainsi faire campagne contre les importations sous prétexte d’écologie. Les gens, poursuit-il, veulent croire qu’ils font les meilleurs choix du point de vue écologique ou social, “mais nous n’avons pas suffisamment d’éléments” pour en être sûrs.
Alors, que doivent faire les consommateurs ? Tout choix alimentaire suppose des arbitrages. Même si l’agriculture bio consomme effectivement un peu moins d’énergie et pollue un peu moins, il ne faut pas perdre de vue que ses rendements sont moindres et qu’elle nécessite davantage de surfaces cultivées. Le commerce équitable peut aider certains agriculteurs pauvres, mais aussi en pénaliser d’autres. Et, même si les circuits courts réduisent les émissions liées au transport, ils réduisent aussi les possibilités de développement économique. On peut voir dans ces trois modalités d’achat une façon de protester contre les grands groupes, mais ceux-ci vendent déjà des produits bio et issus du commerce équitable, et la recherche de fournisseurs locaux, associée à la logistique efficace des supermarchés, pourrait être, en définitive, la manière la plus écologique de transporter les aliments.
L’alimentation est au cœur des débats sur l’environnement, le développement, le commerce international et la mondialisation. Mais peut-on changer le monde par ses choix alimentaires ? L’idée est attrayante, mais lutter contre le réchauffement de la planète, promouvoir le développement et réformer du commerce mondial passe avant tout par des choix politiques difficiles. “Nous devons voter aussi bien avec nos bulletins qu’avec notre chariot de supermarché”, résume M. Pollan. L’action politique traditionnelle, c’est peut-être moins drôle que faire ses courses, mais cela a bien plus de chances d’influer sur le cours des choses.

"Réactions"
Des arguments de mauvaise foi
Publié à la une de The Economist courant décembre, l’article que nous reproduisons ici n’en finit pas de susciter des réactions, pour la plupart outrées. Dans la presse et dans les blogs, les militants du “consommer autrement” démontent presque tous les arguments avancés par l’hebdomadaire britannique pour décrédibiliser le bio, le commerce équitable et les circuits courts. Concernant le bio, le journaliste Samuel Fromartz, auteur de Organic, Inc., conteste, dans le magazine écolo américain en ligne Grist, que ses rendements sont inférieurs à ceux de l’agriculture conventionnelle et qu’il nécessite par conséquent davantage de terres cultivées. Il cite plusieurs études américaines montrant que le rendement du bio est quasiment équivalent à celui du conventionnel et qu’il peut même être supérieur les années de sécheresse. Quant au commerce équitable, ses défenseurs nient que le prix minimum garanti payé aux producteurs revienne à leur verser une subvention qui les incite à surproduire. “Les communautés de producteurs ne sont que trop conscientes des risques qu’il y a à dépendre d’une seule denrée et sont promptes à saisir toutes les occasions que leur ouvre leur adhésion au programme équitable”, rétorque FLO International, l’organisme de certification du commerce équitable, sur son site (www.fairtrade.net). The Economist n’est pas plus jugé convaincant quand il accuse les consommateurs qui privilégient les produits locaux d’être protectionnistes. “Aux Etats-Unis du moins, personne, que je sache, n’appelle à l’érection de barrières commerciales contre les aliments importés. Un consommateur est-il protectionniste parce qu’il choisit d’acheter plus cher l’ail d’un producteur local ?” se gausse, toujours dans Grist, l’agriculteur et journaliste Tom Philpott, avant de conclure : “Bizarre de la part d’un magazine libéral de nous conseiller de restreindre nos choix et de demander à l’Etat de résoudre nos problèmes.” L’hebdo britannique de gauche The New Statesman est encore plus cinglant : “Quand les défenseurs des intérêts de riches entreprises se disent consternés de la façon dont nous dépensons notre argent, nous pouvons être sûrs que nous faisons une bonne chose.”


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Circuits courts Parmi les circuits courts de distribution de produits alimentaires créés en France,les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) constituent l’un des réseaux les plus développés. Une AMAP est un partenariat de proximité entre une ferme, généralement périurbaine, et un groupe de consommateurs. Ces derniers achètent à l’avance un panier de produits – fruits et légumes essentiellement – que le maraîcher leur fournit ensuite au fil des mois. Cette approche est née au Japon dans les années 1970 avec les tekei (“partenariats”), coordonnés à l’époque par l’Association japonaise d’agriculture biologique. Elle s’est ensuite développée aux Etats-Unis et au Canada sous le nom de Community Supported Agriculture, puis en Europe, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. En France, une cinquantaine d’AMAP, dont certaines spécialisées dans les produits bio, sont répertoriées sur alliancepec.free.fr, le site de l’association Alliance paysans-écologistes-consommateurs.